Vous avez du mal à obtenir un prêt auprès des banques ? Vous avez entendu parler du prêt entre particuliers et du crédit collaboratif ? De fait, l’engouement pour les réseaux et les plateformes peer-to-peer (P2P) nous ont habitués aux solutions innovantes étonnantes. Mais ces nouvelles technologies peuvent-elles bouleverser le marché du crédit aux particuliers ? Les nombreux acteurs qui se positionnent sur ce nouveau créneau du crédit collaboratif peuvent-ils vous aider ?
Dans cet article, nous analyserons le fondement légal de cette activité en pleine expansion. Nous examinerons également les précautions à prendre pour ne pas devenir victime des multiples arnaques qui fleurissent sur Internet. Et nous ferons le bilan des éventuels avantages de ces nouvelles formules de crédit aux particuliers.
Le prêt entre particuliers, qu’est-ce que c’est ?
La base légale de tous ces nouveaux services financiers est celle du prêt entre particuliers. Celui-ci n’a en lui-même absolument rien de nouveau. En France, il a toujours été légal. Si l’un de vos proches est disposé à vous prêter de l’argent à des conditions plus avantageuses que celles des banques, il en a parfaitement le droit. Et vous êtes entièrement libre de fixer par contrat la durée et les modalités de remboursement qui vous conviennent.
Comme pour un contrat de crédit classique, votre accord devra obligatoirement préciser :
- Le montant du prêt
- Sa durée
- L’échéancier des remboursements
- Le taux d’intérêt (éventuellement égal à zéro)
Bien évidemment, le taux d’intérêt ne pourra pas être supérieur au taux légal de l’usure.
Cet accord peut prendre deux formes juridiques :
- Le contrat de prêt
- La reconnaissance de dette sous seing privé. Par celle-ci, l’emprunteur certifie qu’il doit le montant du prêt à son créancier. Il doit donc la rédiger, la dater et la signer de sa main. Il en donnera l’original au prêteur et en conservera la copie. Vous n’avez aucune obligation de passer par un notaire.
Dans les deux cas, un original de l’acte devra être enregistré auprès du service des impôts. En effet, au-delà de 760 €, il faut signaler à l’administration fiscale tout prêt reçu, même dans le cadre familial. Et si c’est un prêt rémunéré, le prêteur devra déclarer les intérêts perçus dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers.
Comment bénéficier d’un prêt entre particuliers ?
Tout le monde n’a pas un proche qui a les moyens de consentir un prêt, même rémunéré. D’un autre côté, de nombreux particuliers aisés sont à la recherche de placements sûrs avec un bon rendement. Pour eux, le prêt entre particuliers pourrait représenter un investissement alternatif particulièrement intéressant. Jusqu’à aujourd’hui, faire se rencontrer prêteurs potentiels et emprunteurs posaient des problèmes insurmontables.
Internet a changé la donne. En effet, des moyens technologiques efficaces permettent de mettre en relation les offres et les demandes de particuliers à grande échelle sur des places de marché électroniques sécurisées. L’idée d’appliquer ces méthodes au marché du crédit est donc rapidement apparue comme simple et évidente.
Naturellement, comme pour toutes les belles idées d’Internet, cette possibilité de contourner les banques et leurs frais exorbitants a immédiatement attiré l’attention des escrocs de tout poil. Il faut donc être particulièrement vigilant. Les arnaques au prêt entre particuliers pullulent sur le Web.
Arnaques au prêt entre particuliers sur Internet
Le principe en est toujours le même et il est d’une simplicité confondante. Les escrocs recherchent activement les personnes en détresse financière. Ils leur font miroiter la possibilité d’obtenir un prêt à des conditions avantageuses auprès d’un particulier à la recherche d’un placement. Ils justifient ensuite de façon très convaincante la nécessité d’acquitter des frais de dossier pour réaliser l’opération. De fait, au regard du montant du crédit promis, ces frais semblent modestes et raisonnables. Naturellement, dès que ces « petits frais de dossier » ont été versés, nos aimables intermédiaires s’évanouissent sans laisser de trace.
Ces opérateurs prospectent par courriel et sur les forums consacrés aux problèmes d’argent. Ils diffusent des messages dont la sobre simplicité peut donner confiance, du type : « Je suis en relation avec des individus fortunés qui accordent des prêts à des conditions avantageuses aux personnes en besoin de financement sérieuses. Contactez-moi pour tout genre de crédit ». Les coordonnées de contact se limitent bien souvent à une simple adresse e-mail, ce qui n’est évidemment pas sérieux.
Si vous vous retrouvez orienté vers un site Internet de belle facture, ne baissez pas la garde. Aujourd’hui, pour une somme minime, toute personne un peu dégourdie peut monter un site au design digne des institutions financières les plus sérieuses. Et même la présence d’une adresse physique et d’un numéro de Siret ne représente pas une garantie d’honnêteté. De façon générale, aucun acteur financier légitime ne réclame le paiement de frais avant le déblocage du prêt que vous souscrivez.
Le crédit collaboratif, la solution pour organiser et sécuriser le prêt entre particuliers
Comme nous l’avons vu, le prêt entre particuliers est entièrement légal. Et les individus fortunés disposés à investir leur argent dans des prêts aux particuliers existent. Mais ils passent par le crédit collaboratif. Le crédit collaboratif, rendu possible par les nouvelles technologies, est encadré par l’Autorité de contrôle prudentiel et de régulation (ACPR). Par conséquent, avant de souscrire un prêt entre particuliers, commencez par vérifier que la société de crédit collaboratif bénéficie de l’agrément de l’ACPR.
Ces nouveaux acteurs financiers gèrent des plateformes Internet sécurisées, sur le modèle de « place de marché », qui permettent d’éviter les intermédiaires. Elles mettent en effet les emprunteurs directement en contact avec une communauté d’investisseurs (particuliers, entreprises, assureurs, fondations, caisses de retraites, etc.).
La plateforme de crédit collaboratif identifie les emprunteurs. Ensuite, elle analyse leur solvabilité et les catégorise en fonction du risque qu’ils représentent. Enfin, les dossiers de demande de prêt sont regroupés et agrégés dans des « fonds communs de placements ». Les investisseurs choisissent alors le fonds de leur choix et en achètent des parts. Le remboursement des différents prêts qui constituent chaque fond est suivi par la société de crédit collaboratif. Celle-ci se rémunère en prélevant des frais fixes sur le montant du prêt après sa livraison à l’emprunteur.
Avantages du crédit collaboratif
Le crédit collaboratif est une nouvelle façon d’obtenir un crédit rapide. Grâce aux nouvelles technologies mises en œuvre, ces nouveaux acteurs du marché du crédit aux particuliers peuvent traiter votre demande en un temps record. Vous recevrez une réponse de principe immédiatement après avoir complété votre demande en ligne. La réponse définitive vous parviendra 24h seulement après réception de votre dossier complet. Et comme avec les systèmes de signature électronique vous pouvez constituer un dossier entièrement dématérialisé en ligne, vous n’aurez à attendre que l’écoulement du délai légal de rétractation pour recevoir les fonds.